Nightmare's Angel
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LaDy AsH
Ayako sempai
Seamus
lirla
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lirla
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lirla


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MessageSujet: nouvelle   nouvelle EmptyMar 30 Aoû - 12:56

je vous propose une de mes nouvelles. C'est pas réservé aux dessins? (je sais pas faire de lien (blonde) donc je la met comem ca)

Je vais vous conter l’histoire la plus étrange qui me soit arrivée de toute ma vie, et je suis tentée de dire qu‘ elle fut aussi la plus merveilleuse car elle conserve dans mon esprit la saveur et les tendres parfums de mon enfance.
J’étais alors une petite fille, je ne devais pas dépasser les 8 printemps. Je vivais seule avec ma mère au dernier étage d’un immeuble, en périphérie d’une ville de province. C’était d’ailleurs là mon plus grand malheur car j’étais une enfant de la nature, qui appréciait par dessus tout l’herbe, les arbres et le grand air. Je passais donc tous mes instants libres dans le parc situé à quelques mètres de chez moi, allant même parfois jusqu’à faire l’école buissonnière car je supportais mal de rester enfermée sans bouger, même durant les froids hivers. Cela n’inquiétait pas outre mesure ma mère, qui travaillait énormément et m’avais donc laissé une grande liberté dès mon plus jeune âge. Je papillonnais sans cesse à droite, à gauche et je demeurais presque toujours seule. A vrai dire, je fuyais les autres, de tout âge, autant qu’ils m’évitaient et je me satisfaisais parfaitement de ma propre compagnie et de mon imagination bouillonnante. Je m’inventais toutes sortes d’aventures et de péripéties et transformais le monde qui m’entourait de mille et un petits détails, si particuliers aux enfants. A force de traîner partout, j’étais devenue aussi agile et habile qu’une petite voleuse. Je grimpais aux arbres avec aisance et me construisais des dizaines de cabanes et de petits refuges dans les chênes majestueux du parc. J’étais une véritable enfant sauvage et me contentais sans peine de la vie dont le destin m’avait dotée, sans que l’idée ne m’effleure d’en modifier la cour. Avec l’insouciance de la jeunesse, je ne m’en rendais pas compte mais avec du recul, je sais que j’étais heureuse.
Il me semble que cela commença au tout début de l’été, mais l’époque de l’année où cela survint n’a aucune importance. Je me rappelle cependant qu’il faisait assez chaud pour se sentir bien, que l’herbe sous mes pieds nus était verte et douce, et que les primevères inondaient le sol. Il est parfois des détails qui restent gravés dans la mémoire. Ainsi, je me souviens que ce matin là, j’avais remarqué du haut de la branche où j’étais perchée que les fleurs, quelques mètres plus bas formaient un soleil. Etrange caprice de dame nature, qui m’avait sur le coup paru étonnant! J’étais donc montée comme à mon habitude en haut de mon arbre préféré, afin de reprendre les repères de mon jeu de la veille. Il y avait un peu d’air, et mes cheveux que je portais alors longs et toujours détachés me fouettaient le visage. Je me rappelle avec nostalgie de leur douce caresse sur ma joue.
Au début, je n’aperçus rien d’anormal, et je pressentis plus que je ne vis un mouvement. Je baissais les yeux vers le sentier et vis de loin quelqu’un approcher. Je fus surprise : c’était assez inhabituel qu’une personne vienne s’aventurer si loin dans le parc. J’étais généralement la seule visiteuse. On y était pourtant bien : une rivière d’eau pure faisait entendre ses bruits cristallins, et la nature était belle et propre, comme libérée de toute souillure humaine. Maintenant, je la distinguais mieux : elle avait de longs cheveux raides, noirs qui lui descendaient au creux des reins. Son corps ondulait d’une démarche fluide, et j’avais l’impression de mon perchoir qu’elle ne touchait pas le sol. Je me penchais légèrement plus pour l’observer et me rattrapais de justesse à une branche voisine. Au fur et à mesure que ses pas la conduisaient vers moi, je la distinguais de mieux en mieux. Elle portait dans ses bras quelque chose, peut-être un cahier ou un journal, et elle avait un visage fin et délicat, un teint de neige. Dans mon esprit d’enfant, elle incarnait l’image de l’héroïne parfaite, telle une véritable princesse. Et la princesse semblait se diriger droit aux pieds de mon arbre. Elle s’arrêta alors un instant et regarda autour d’elle puis vint s’asseoir sur un cailloux, idéalement posé au bord de l’eau. Elle demeura quelques temps le regard perdu dans le vide ou dans les tourbillons aquatiques. Puis, elle posa son cahier sur ses genoux, le fixa et se décida à l’ouvrir à la première page, blanche, qu’elle admira un moment avant de faire apparaître un crayon. Puis elle commença à écrire.
J’étais fascinée, subjuguée, envoûtée par cette fille et par sa présence, là, dans mon univers. Il me semblait qu’il flottait autour d’elle une aura étrange et des mystères indécelables.
Je demeurais sur mon perchoir durant un temps indéterminé, les pupilles dardées sur elle, ne bougeant pas d’un millimètre de peur de me trahir. Puis, simplement, elle ferma son cahier et s’en alla de sa démarche particulière. Je me secouais, revint peu à peu à la réalité, et descendis inspecter l’endroit où elle se trouvait encore quelques secondes auparavant. Je pensais y découvrir quelques indices prouvant du fantastique de ce personnage. Elle était probablement tout à fait ordinaire mais mon esprit indiscipliné avait fait d’elle une fée, une elfe, une magicienne...
Je retournais chez moi dans un état tout à fait second.
Lorsque je revins le lendemain, j’arrivais très tôt, dans l’espoir de revoir la jeune fille qui ne m’avait pas quittée de la nuit. Je grimpais dans l’arbre puis me dissimulais dans les feuilles et attendis, le coeur rempli d’espoir. Pour mon plus grand bonheur, elle revint exactement à la même heure et s’assit au même endroit que la veille. Ses genoux repliés, elle ouvrit dessus le cahier. Une nouvelle fois, elle observa attentivement ce qui l’entourait et je voyais en même temps qu’elle, presque à travers ses yeux les chênes, les oiseaux, les hauts nuages, les fleurs, les pierres au fond de l’eau, les nuances des rayons du soleil. Elle recommença à noircir sa page de mots et je suivais attentivement le chemin de la plume, me glissais en elle et me laissais bercer par son mouvement régulier. J’oubliais toute notion de temps. Puis elle repartit.
Toute la semaine qui suivit, elle revint et je l’attendais chaque jour. Si elle me vis, elle ne le dis pas et accepta ma présence et mon espionnage.
Mais un matin, je dus aller chercher du lait au supermarché pour ma mère, si bien que je ne pus être dans mon arbre à l’heure habituelle. J’eus beau me dépêcher de toutes mes forces ; lorsque je parvins à ma " base ", elle était déjà là, couchant des lignes dans son cahier. Je m’arrêtais de courir avant qu’elle ne m’entende puis m’approchais doucement, le souffle court, les joues rougies, et mes cheveux de blé cachant mon regard. Je me dirigeais lentement vers elle, très intimidée, presque apeurée. Soudain, elle tourna la tête vers moi et je trébuchais en voulant reculer de surprise, atterrissant lourdement sur les fesses. Dans son regard, noir de jais, je ne distinguais aucune inquiétude ni surprise, juste une légère touche d’amusement recouvrant une tristesse profonde. Nous nous dévisageâmes longuement, elle sur son caillou, moi étalée dans la poussière. Puis elle retourna à son oeuvre. Je me relevais prestement et me dirigeais vers elle à pas lents et mesurés, comme attendant un assentiment ou bien un refus. Comme rien ne venait, je m’assis dans l’herbe, à quelques pas d’elle. Elle ne me regarda pas, ne bougea pas, fit comme si je n’existais pas.
Dès lors, je ne l’attendis plus chaque jour dans l’arbre mais assise près de la rivière, me rapprochant d’elle un peu plus chaque fois, tel un animal sauvage dont elle tentait de capter la confiance. Elle ne m’adressa jamais la parole. Nous écoutions et regardions la nature, et moi je l’admirais sans retenue aucune, elle toujours écrivant. Une seule fois je tentais de lire ce qu’elle pouvait bien avoir tant à dire mais alors, je croisais son regard et ne réessayais plus. Je n’y lisais aucune fureur ou menace, elle avait juste planté ses yeux dans les miens, comme pour dire " patience ". J’attendais donc, je ne savais même pas quoi et je trouvais dans ces heures en sa compagnie une grande plénitude.
Mais un matin où je venais tranquillement, je remarquais immédiatement qu’elle n’était plus là. Je ne m’inquiétais pas tout de suite : peut-être avait-elle été retenue ? Je m’assis donc comme d’habitude au pied du rocher, le regard errant dans les méandres de l’eau claire. Au bout d’un certain temps, un certain doute commença à m’envahir. Pourquoi n’arrivait-elle pas ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Je demeurais là toute la journée, patientant avec un espoir sans cesse renouvelé. Puis je rentrais dépitée, malheureuse dans la lueur du soleil couchant, dont la faible lumière inondait les feuilles vertes tendres des arbres. Malgré la magie que créait cette atmosphère, je ne ressentais qu’une immense tristesse, comme si mon coeur savait que je ne la reverrai plus. Tous les jours de la semaine suivante, je venais l’attendre mais elle ne vint jamais. J’espérais en vain la voir descendre le petit chemin, son cahier sous le bras, ses cheveux balançant sur ses épaules. J’y croyais, ou plutôt, je voulais y croire. Puis, le matin du huitième jour, alors que je commençais à réaliser que mon modèle, cette simple jeune fille que j’avais quasiment divinisé, n’était qu’une personne comme les autres qui ne s’intéressait pas à une gamine comme moi ; il se passa quelque chose. En m’avançant sur le sentier, je vis de loin le cahier posé sur le rocher. Je ne courus pas, ne me précipitais pas. J’avançais calmement, les yeux fixés sur cet objet à connotation fantastique. Arrivée devant, je l’admirais quelques instants. Puis, religieusement, je m’assis à Sa place et ouvris le livre sacré. Une feuille libre était glissée entre la couverture et la première page. Les mots étaient inscrits dessus à l’encre mauve, d’une jolie écriture penchée. Ils m’étaient adressés.
" Chère petite muse,
Tout ce qui est inscrit sur ces pages, c’est en parti à toi que je les dois. C’est dans tes yeux verts, innocemment levés vers moi, pleins d’espoir et d’attente que j’ai puisé le courage de surmonter cette épreuve. Ma guérison d’âme, je vous les dois, à toi et ton innocence d’enfant. Tu es si libre ! Je te souhaite de le rester à jamais. Les mots suivant retracent mon histoire, et mes douleurs si nombreuses malgré mon âge. C’est à toi qu’elle revient, petite fée dont je ne sais pas le nom. Je te la lègue ; non pas pour partager ma souffrance avec toi, mais parce que ce que nous avons partagé ces derniers jours est plus fort que tout. Moi, je garderais ton image en moi pour l’éternité car je te dois plus que la vie, je te dois l’espoir. Je te donne ce petit bout de moi pour que jamais tu ne m’oublies. "
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Seamus
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMar 30 Aoû - 21:50

Merci pour cette nouvelle, Lirla, tu es douée. nouvelle Animal34
Est-ce que c'est inspiré par du vécu? je pense que non.
Non, cete rubrique n'est pas destinée qu'aux dessins, d'ailleurs il y a aussi une partie poèmes, alors les nouvelles sont tout à fait les bienvenues. nouvelle Sign39
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lirla
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMar 30 Aoû - 22:27

merci, ca fait plaisir. non, c'est pas inspiré par du vécu. J'ai encore 2 nouvelles et des vingtaines de poêmes, en fait ca fait un bail que j'écris (malgrès mon jeune âge).

Autres nouvelle? Allez, j'ose. De toute façon, t'es le seul à lire...

Il était une fois une licorne, un superbe animal à la robe argenté, doté d’une corne d’ébène et dont les yeux en forme d’amande, captivants, reflétaient malice et mondes irréels. Sous son pelage de lune se devinaient des muscles fins et puissants. Son allure était à la fois fière lorsqu’elle conquérait par sa démarche engagée les vagues insensées de mon esprit; et attentive, prêtant attention au moindre de mes souffles, au moindre soubresaut de mes réflexions. Sa corne de nuit la devançait et elle parcourait ainsi le monde de mon imagination chaotique, mais cependant si fertile, sans relâche. De cet être émanait une magie unique. Si j’en dresse un portrait si précis et détaillé, c’est que je la connais mieux que quiconque. Elle est ma meilleure amie, ma sœur, ma fée, mon ange gardien, le corps et le cœur de mon âme. Elle est baptisée Talinka. Ce nom prend ses racines dans l’étymologie d’un peuple sans âge dont elle m’a parlé, les Malkasselves. Il est le mot utilisé pour désigner un mélange de sagesse, de rêve et de jeunesse. Et il convient parfaitement à Talinka.
La première fois qu’elle m’est apparue, j’étais petit, un gamin insouciant et innocent et grâce à elle, ces qualités ne m’ont toujours pas quitté d’ailleurs. Les instants inoubliables de cette rencontre me reviennent souvent, c’est pourquoi je m’en souviens clairement, comme si je la revivais encore et encore. Je rêvais près de Sionna, la rivière, bercé par l’écoulement chantant de l’eau qui était tantôt paisible tel un chaton qui dort; tantôt furieux. Mes cheveux noirs et bouclés, indisciplinables couvraient des yeux d’ambre derrières lesquelles se développaient montagnes et merveilleuses aventures. J’étais assez chétif pour mes quatre ou cinq ans mais derrière cette apparente faiblesse se cachait une force d’esprit et une agilité que l’on ne pouvait nullement pressentir. De caractère assez capricieux et exigeant, j’était fier d’être moi, a un point que je pouvais paraître orgueilleux quelquefois. On devinait déjà une personnalité affirmée et développée au sein de mon petit être. Ce jour précis, je maudissais la routine qui nous englobe nuits et jours et qui s’avance en nous et goutte, comme une goutte qui goutte, goutte sans jamais s’arrêter; atteint de mélancolie à l’aube de ma si jeune vie.
Puis, illumination. J’ai redressé la tête, presque attentif à un évènement imperceptible et inexplicable, et elle est apparue, juste une seconde, un temps infini. Alors, le nom a franchi mes lèvres presque malgré moi. Talinka. Sans aucune forme de préambule, elle a commencé a chanter son hymne, véritable ode à l’enfant et à la vie:

Rien de plus pur que l’âme et le cœur d’un enfant
Dont l’innocence éclate et arrête le temps
Celle qui à jamais sera refusée à l’Homme
Belle pureté que l’on peut définir comme


Une vie qui simplement en douceur éclot
La rondeur et chaleur si infini d’un mot
Un oeil bleu ou vert aux étincelles brillantes
La douleur qui coule chaque jour plus chantante
Le souffle du vent frais qui jamais ne fini
La beauté insouciante qui s’épanouie
La colère qui éclate avec tant de bruit
Une couleur, entière et profonde et parfaite
Dansant avec la mort dans son habit de fête
Si fragile et si noble, telle une émotion
Un rêve de gamine qui est trop profond
La larme transparente, infini bonheur
Face au rire trop faux d’un inconnu malheur
Ce doux espoir qui naît dans chacun de nos cœurs
La passion sensible, pour la nuit du soleil
Ces cris de petits tués qui sont tous pareils
Le noir tellement déchirant et mystérieux
S’oppose à la lumière mouvante d’un feu
Notre destin qui, trop fort, face à nous s’élève
Ce sang qui coule et toujours plus nous achève
La musique pure qui nous permet le rêve

Peu de personnes perçoivent la pureté
Si tu es de cela ton existence sera changée
Écoute ces paroles et observe la vie
Ta vision changera et finira ta nuit
L’enfant est plus pur que chacune de ces choses
Tu en es encore un, ne sois pas si morose.
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lirla
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMar 30 Aoû - 22:28

la suite (ca ne tenait pas tout)

Depuis cet instant qui m’est si précieux, lorsque la mélancolie, la peine ou cette terrible habitude habituelle m’envahissent, elle m’apparaît, tel une planète naissante ou un rayon de lune perçant le sombre et si plat océan de la vie. Elle ravive les flammes de mon corps et de mon cœur en me contant des fables, me rappelant que j’ai la chance inouïe d’être encore un gamin, m’entraînant dans un monde où règnent magie et merveilleux, un monde sans aucune douleur, un monde un peu utopique même, et elle me fait rire de ses nombreuses facéties. C’est grâce à elle que j’ai appris l’art et le plaisir inégalé des vers. Elle ne parlait jamais en prose, trouvant cela terriblement ennuyeux et dénué de tout amusement.
Je n’ai pas immédiatement réalisé que cet être n’existait que pour moi, à travers moi. Talinka n’était que le simple reflet de mon esprit heureux et inventif qui se répercutait dans mes pensées trop souvent déprimantes afin de les rendre plus vives.
Mais j’étais convaincu et le serais à jamais que ce n’est pas parce que Talinka n’était pas là, présente de chair et de sang qu’elle n’existait pas. Trop de personnes demandent sans cesse preuves et démonstrations pour accepter toute nouvelle idée. Mais je SAVAIS que Talinka était vraiment vraie puisque moi, je la ressentais et je croyais en elle. Tout cela m’était entièrement suffisant.
La nuit de mes 17 étés, lors de la fête organisée pour célébrer mon arrivée dans le monde des Adultes, m’accordant le privilège de l’Arc et des Flèches; j’ai fait la rencontre de Lizianne. A la lueur du feu central, elle m’est apparue tel un ange sauvage, ses cheveux longs dansant au rythme de son corps, l’esprit rebelle de la forêt incarné dans ses yeux verts si expressifs. Lors de la dernière danse, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai évolué près d’elle, les sens enflammés, le corps et les yeux brillants. Mais qu’était-ce cette sensation si déroutante? J’avais le sentiment que la routine s’effaçait à jamais et sombrait à pic dans les yeux de Lizianne. Ma vie prenait vie tout d’un coup, à la manière d’une fleur qui s’éveille à l’aube sous l’effleurement sensuel des rayons du soleil naissant.
Je n’ai pas accordé à Talinka un seul instant de toute la nuit ni du jour qui suivirent, moi qui habituellement pense à elle maintes fois par heures. Mon âme était sous l’emprise du charme de Lizianne.
Au crépuscule, alors que la mélancolie, cette fois-ci amoureuse, me gagnait; j’ai appelé mon ange gardien au travers de l’esprit. Je n’ai obtenue aucun écho J’ai alors espéré plus fort, engageant mon être tout entier dans ce cri intérieur vital. Pas le moindre crin argenté n’est venu à mes yeux. Pour la première fois elle me faisait défaut. Il n’y eu aucune de ses habituelles apparitions. Aucune soudaine étincelle qui réchauffait mon cœur en une petite seconde, répandant comme un soudain flux brûlant de sérénité et de bonheur.
La nuit suivante sera pour l’éternité ancrée dans ma mémoire, je me souviens que c’était une nuit sans lune, noire comme le feu de l‘enfer et l‘univers. Je la passais dans ma nouvelle casus, autre privilège que m’accordait ma majorité. Le murmure éternel d’une bruine glacée me martelait l‘intérieur du crâne, me procurant un sourd mal de tête qui semblait refuser de s’enfuir. Prostré dans mon lit comme un bébé malade, il m’arrivait soudainement de me lever et de parcourir sans relâche le sol. L’odeur de bois encore fraîchement taillé se mêlait à celle plus âcre et drue de la terre trop sèche retournée par mes pas fiévreux, et à la douceur salée des larmes inondant mes joues brûlantes d’amour. L’esprit partagé entre Lizianne et Talinka, je cherchais un moyen que je savais déjà vain de concilier les deux seules raisons de ma courte présence sur cette terre monotone. Je tournais en rond, la poussière soulevée me piquant les yeux, et persuadé que si ma licorne avait pris le large, c’était entièrement parce que Lizianne avait comme contrôlé mon être durant cette soirée fatale. Il m’était cependant impossible d’abandonner l’une au profit de l’autre. Cela aurait été abjurer une part de moi même; une trop grosse pièce d’un puzzle qui serait alors resté à jamais -et c’est terriblement long, “à jamais”- abandonné à une malédiction.
Talinka m’apportait la joie du rêve alors que Lizianne me procurait l’espoir d’un avenir meilleur que celui auquel je me pensais destiné. Et je ne pouvais plus ni rêver ni espérer; or, je n‘était libre qu‘au travers du rêve et je rêvais d‘espoir. En désespoir de cause, j’allais me présenter à la casus de Lizianne. Elle m’apparue nettement moins ensorceleuse que l’avant-veille.
Sa crinière était emmêlée, cassée et dégoûtante; son regard terne, sans vie; et son visage trop fade, dénué d’attrait autant que d’expression et d’harmonie. Était-ce la lumière irréelle de la nuit qui me l’avait livrée si belle? J’étais persuadé du contraire. Le soleil révèle la véritable beauté de tout et de chaque chose, la luminosité intérieure; alors que la lune change les ombres et maquille les splendeurs. Comment la jeune femme qui s’était emparé de mon cœur si facilement pouvait-elle devenir subitement sans intérêt? Je déterminais alors de venir me ressourcer au lieu magique de la première apparition de Talinka, espérant un miracle improbable ou une illumination, qui apporterai un semblant de réponse à mes doutes. Je m’assis sur la même pierre, au pied du même chêne; tout était exactement identique au jour béni; mais tout semblait avoir perdu son attrait habituel. La forêt, d’ordinaire éclatante de vert resplendissant et résonnante de multitude de champs cristallins d’oiseaux était devenu brune insipide, sans diversité ni lueur. Les quelques perçants rayons menteurs ne renvoyaient que la terre trop poussiéreuse et écœurante sur laquelle mes pieds se posaient et je ressentais l’âcre dureté du sable sur ma peau. Les cris des êtres vivants me procuraient une douleur lancinante, incessante aux tempes: c’était comme si une flèche empoisonnée m’avait transpercé du début à la fin. La rivière était devenue boueuse, crasseuse et tourbillonnait de saletés. Son bruit assourdissant, galop d’un troupeau d’étalons déchaînés, m’était insupportable. Puisque chaque chose était au plus mal dans le pire des mondes; je décidais que la vie ne présentait pas plus de possibilités ici que dans mon lit, que je ne pouvais rien faire de plus à cet instant là. Je m’en retournais donc suivant un chemin accidenté et sinueux, me heurtant les orteils aux multitudes de cailloux pointus qui l’ornait; prenant maints et maints tournants, freiné par des racines invisibles et insidieuses qui poussaient dans mes jambes presque pour me provoquer. Plusieurs branches épineuses me griffaient les joues et me barraient sans cesse le passage, comme si elles désiraient me retenir dans ce paysage de désespoir. Rendu chez moi, je m’étais tordu une cheville et de nombreuses écorchures sanglantes décoraient mes mollets et mon visage et mes larmes qui semblaient éternelles brûlaient ces blessures. Une fois devant ma casus, elle m’apparue en premier abord étroite et mal finie: des ouvertures oubliées entre les planches véhiculaient un air glacial et pénétrant qui s’insinuait à travers ma peau et mes plaies. Je m’endormis alors, éreinté par une journée encore plus dénuée de bonheur que celles qui précédaient ma rencontre avec Talinka. De très nombreux cauchemars, horribles, terrifiants, effroyables vinrent alors me hanter; si véritables que je souffrais de tout mon être et me contorsionnais sous la torture. Talinka n’était jamais présente alors qu’auparavant elle apparaissait juste au bon moment, chassant d‘une ruade ces mauvais rêves. Ainsi, alors que mon esprit malheureux n’en pouvait plus, que j’avais l’impression de tomber au plus profond du gouffre,...Oh plaisir insoutenable, Talinka se cabra et fit disparaître d’un coup de corne toutes mes idées les plus sombres et ténébreuses. Cependant, le sentiment de malaise qui m’habitait ne se dissipait pas pour autant, s’accentuant presque et devenant plus brutal, plus lourd.
J’avais la sensation que mon cœur était enserré dans les griffes d’un lion et que mon âme était baignée dans un acide destructif puissant. J’avais relevé la tête malgré l’aura de colère que je discernais autour de Talinka. Mon regard apeuré fut alors été immobilisé par des yeux brûlants, d’ordinaire noirs profonds qui s’étaient maintenant comme métamorphosés en feu destructeur se consumant de l’intérieur.
Je ne pus que m’écrouler à ses sabots, paralysé d’une honte qui m’envahissait petit à petit, toujours plus forte et que je ne comprenais pas.
Puis un grondement retenti dans ma tête:

Tu as aperçu ce que signifiait grandir
C’est synonyme de chaînes, de l’avenir
Un enfant est toujours plus joyeux, plus vivant
Car il conserve son insouciance en rêvant
Il ne veut pas savoir ce qui est vrai ou pas
Il sait que tout peut exister si l’on y croit
Il ne s’encombre jamais de démonstrations,
Il vit. Insouciant du futur, de la raison
L’enfant a le rêve, le bien le plus fidèle
Du monde. Grâce à lui, il est l’être immortel.
Dès le moment malheureux ou l’on perd le songe,
On vieillit. Quel vilain mot, rempli de mensonges!
Grandir, c’est comme pourrir de l’intérieur,
Devenir sage jusqu’à bafouer le bonheur.
L’enfant possède la vie et peut croire au monde
Il a l’espoir et sa pureté pleine et ronde
Si tu parles aux sirènes, aux fantômes et aux fées
Si tu sais d’autres mondes incroyables, la paix,
Alors tu restera pur comme un petit être
Tu auras chaque jour l’impression de renaître


Ces jours étaient les plus importants de ta vie
Tu es un adulte aujourd’hui tu as vieilli
Tu as ressenti un sentiment inconnu
Pour la première fois, ton cœur s’est mis à nu
C’est lui, c’est ’amour qui te permet de grandir
Grâce à lui, prépare toi au meilleur du pire

-Je...je...je ne veux pas grandir

C’est pourtant ce que tu as inconsciemment fait
J’étais le symbole de ton enfance, tu m’as rejeté
Sans le moindre adieu, la moindre pensée pour moi
Tu m’as oubliée, tu n’as plus besoin de moi

-Je ne veux pas devenir sage et réfléchi, l’implorais-je. Je ne veux pas être un adulte. Je priais la terre entière, recroquevillé sur moi-même. C’est trop ... effroyable... je ne veux pas... je ne peux pas...


Je te laisse le choix de ta vie maintenant:
M’abandonner ou m’accepter pour le restant
Des jours et retrouver l’existence d’avant
Avec tes rêves et l’innocence d’un enfant

-Mais...

Ta chère Lizianne? Elle ne me fais pas peur!
Du moment que je suis réintégré à toi
Un esprit d’enfant à jamais tu resteras
Et demeurera pour toujours dans le bonheur
Ta bien aimée redeviendra la douce fée
Que tu désirais avant de m’abandonner
Et de tout ton soul tu pourras enfin l’aimer

J’opinais. Qui aurait été assez raisonnable pour refuser de vivre une existence merveilleuse? Alors, je me suis relevé tant mal que bien, j’ai étouffé Talinka de baisers et de caresses et je l’ai remerciée autant que j’ai pu.

En acceptant cela, tu m’as rempli de joie
A ta mort un enfant à ton tour tu suivras
Tu rempliras toi aussi ce rôle à merveille
Et tu seras pour lui le plus pur des soleils.

Dès lors, ma vie a été plus fantastique que tout ce que j’avais espéré et rêvé. Lizianne, qui était devenue ma compagne, a compris pour Talinka et a fait sa connaissance. J’ai vécu avec mes deux amours de multiples aventures, réelles et d’autres que vous appellerez imaginaires. Je n’ai jamais vraiment vieilli. Puis, lorsque est arrivé le jour de la Fin, Talinka m’a indiqué les chemins que je devrai emprunter pour à mon tour guider un enfant. Je viens de l’apercevoir. C’est une petite fille. Elle est dans un arbre et elle se dit que la vie n’a pas un très grand intérêt. Elle ne m’a pas encore ressentis. Je m’approche doucement. Elle est belle, on lit l’innocence de l’insouciance sur son visage fin. Elle ne sait pas encore qu’elle sera le dénouement de toute l’histoire et que le destin de l’univers est entre ses mains. Elle le mérite bien, alors dès qu’elle a deviné ma présence, je commence l’Ode à la vie...
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Ayako sempai
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMer 31 Aoû - 11:04

La première est géniale, je vais lire la deuxième^_^
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LaDy AsH
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LaDy AsH


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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMer 31 Aoû - 13:15

j'ai lu tes deux nouvelles, elles sont très jolies, bravo ! Tu as du talent pour écrire...
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lirla
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMer 31 Aoû - 22:44

merci nouvelle Ashamed2 nouvelle Ashamed2 . j'en ai une troisième mais pas encore tapée
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Misa-chan
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Misa-chan


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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyJeu 1 Sep - 11:00

pour l'instant j'ai lu que la premiere et elle est vraiment biennouvelle Manga1318iy
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Seamus
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyJeu 1 Sep - 18:32

Tu vois, je ne suis pas le seul à lire...
Encouragements pour Lirla de la part de tout le forum!!! nouvelle Charact3
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Misa-chan
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyVen 2 Sep - 10:14

ouuaiiiiiiiiiiiiis!!!

*sort les bannieres*

CONTINUE COMME CA LIRLA
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Leto
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyDim 11 Sep - 18:02

exactement! et moi ossi je li et c tres bien, le simple faite decrire c quon a du talen mai en pls c bien!!! alors viendez tous lire!
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyVen 30 Sep - 19:36

J'aime encore mieux la deuxième que la première. La deuxième est géniale!!!
Théké pour Lirla!
nouvelle J5 nouvelle J4 nouvelle J1
Lirla, reviens, tu nous manques!


Dernière édition par le Mer 5 Oct - 23:47, édité 1 fois
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Misa-chan
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptySam 1 Oct - 12:26

c'est vrai que Lirla et Kiba ne viennent plus -____-
mes deux compagnons d'armes revenez (snif snif nouvelle 10 )
puis ya aussi Luffy qui vient pu et la grande Shadow sama :p
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mangagniagniasse
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptySam 1 Oct - 12:54

...
j'adooooooore tes deux nouvelles!!!
c'est vraiment magnifique...
j'adooore le fait de voir le passé apres le present...(je sais pas si je me fais comprendre... et j'espere avoir bien compris que la premeire nouvelle est la suite de la deuxieme... nouvelle 62 sinon ma phrase n'a aucun sens nouvelle 125 )

enfin reviesn ns viiite pr d'autres nouvelles nouvelle 83 nouvelle 83 nouvelle 83

et pas que pr ca hiin ...tu ns manques aussi ... et kiba et luffy et shadow aussi nouvelle 10
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptyMer 5 Oct - 23:49

moi j'aurais plutôt dit que les nouvelles n'avaient pas de lien entre elles et que ce n'était pas les mêmes personnages... mais enfin en littérature on peut interpréter comme on veut certaines choses...
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allen walker
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MessageSujet: Re: nouvelle   nouvelle EmptySam 14 Jan - 19:56

tes deux nouvelles sont géniales, j'ai pris un réel plaisir à les lire (quand je prend du plaisir à lire un texte c'est qu'il est vraiment bien, pour moi nouvelle 5 )

FELICITATIONS LIRLA !
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